Le Royaume-Uni a officialisé son retour au sein du programme européen Erasmus pour l’année académique 2027/2028, après plusieurs années d’absence suite au Brexit.
Concrètement, cela signifie que dès 2027 les échanges d’études et de stages avec le Royaume-Uni reprendront dans le cadre d’Erasmus, offrant de nouvelles opportunités de mobilité aux étudiants et apprentis britanniques et européens.
Le retour du Royaume-Uni dans Erasmus
Le gouvernement britannique et l’Union européenne ont annoncé mi-décembre 2025 un accord actant la réintégration du Royaume-Uni dans Erasmus à l’horizon 2027. Cette réassociation devra encore être approuvée formellement par les 27 États membres de l’UE, mais elle s’inscrit déjà dans le cadre du « nouveau partenariat stratégique » conclu entre Londres et Bruxelles pour resserrer leurs liens après le Brexit.
- Pour plus d’information, allez voir sur le site du gouvernement britannique qui présente toutes les conditions et critères d’éligibilité.

Dès l’année universitaire 2027-2028, le Royaume-Uni retrouvera donc le statut de membre du programme Erasmus à part entière. En pratique, étudiants britanniques et européens pourront de nouveau participer à des échanges universitaires ou des stages de part et d’autre de la Manche via Erasmus, sans frais supplémentaires ni frais d’inscription à l’étrangers. Les étudiants inscrits en France pourront ainsi envisager un semestre d’études dans une université anglaise ou un stage au Royaume-Uni, avec la garantie de bénéficier des mêmes conditions qu’un échange Erasmus au sein de l’UE. De son côté, le Royaume-Uni s’engage à rouvrir ses campus et organisations aux participants Erasmus européens, rétablissant des flux de mobilité dans les deux sens.
Du Brexit à la réadhésion
Le Royaume-Uni avait quitté Erasmus en 2021 dans le contexte du Brexit, mettant fin à plus de 30 ans de participation (le pays était membre depuis 1987). Cette décision, prise par le gouvernement conservateur de Boris Johnson, avait suscité la consternation au sein des universités et des jeunesses européennes et britanniques. Boris Johnson justifiait à l’époque son retrait par un coût jugé excessif par rapport aux bénéfices : selon lui, le Royaume-Uni « accueillait plus d’étudiants européens qu’il n’envoyait de jeunes Britanniques », ce qui faisait pencher la balance financière du programme en défaveur de Londres. En effet, le Royaume-Uni était un pays contributeur net d’Erasmus, attirant des milliers d’étudiants du continent (particulièrement de France, d’Allemagne, d’Espagne…) chaque année.
- Pour tout savoir sur la vie au Royaume-Uni depuis le Brexit.

Pour compenser son départ, le Royaume-Uni avait lancé en 2021 son propre programme de mobilité académique, baptisé Alan Turing, doté d’environ 100 millions de livres par an. Ce dispositif national finançait des séjours à l’étranger pour les étudiants britanniques, y compris hors d’Europe, mais n’offrait aucune prise en charge pour les étudiants européens souhaitant venir au Royaume-Uni. En outre, les jeunes européens désireux d’étudier en Angleterre ou en Écosse se voyaient appliquer, depuis le Brexit, le statut d’étudiants internationaux : ils devaient payer des frais de scolarité beaucoup plus élevés, souvent jusqu’à trois fois supérieurs à ceux facturés aux étudiants britanniques locaux. Cela a constitué un frein majeur aux mobilités vers le Royaume-Uni ces dernières années, entraînant une chute drastique du nombre d’étudiants français et européens s’y rendant dans le cadre de leurs études.

Le retour du Royaume-Uni dans Erasmus en 2027 répond ainsi à un double objectif. D’une part, il symbolise l’apaisement des relations post-Brexit et la volonté commune de renforcer les échanges humains et culturels entre le Royaume-Uni et l’Europe. D’autre part, il vise à redonner aux jeunes l’accès à des opportunités de mobilité précieuses, plébiscitées tant par les étudiants que par les institutions d’enseignement. Au Royaume-Uni, de nombreuses voix dans la société civile et le secteur éducatif réclamaient ce rapprochement : « Les étudiants ont fait campagne pour réintégrer Erasmus dès le jour où nous l’avons quitté », rappelait par exemple un représentant de la NUS (National Union of Students). La nouvelle alliance Erasmus est donc accueillie très positivement par les universités et les organisations étudiantes, qui y voient « un énorme pas en avant » offrant de nouvelles perspectives aux futurs participants.
Qui pourra bénéficier du programme Erasmus avec le Royaume-Uni ?
L’un des atouts d’Erasmus est d’englober un large éventail de publics dans les domaines de l’éducation, de la formation, de la jeunesse et du sport. La réintégration du Royaume-Uni ouvre des possibilités de mobilité pour différents profils :
- Étudiants de l’enseignement supérieur: Inscrits à l’université ou en grande école (licence, master, etc.), ils pourront effectuer un semestre ou une année d’études dans une université britannique partenaire, ou réaliser un stage en entreprise au Royaume-Uni dans le cadre de leur cursus. Le séjour sera reconnu académiquement (grâce au système ECTS) tout en étant financé par la bourse Erasmus.
- Apprentis et étudiants en formation professionnelle. Les jeunes en alternance, BTS, IUT ou filières professionnelles auront accès à des stages de plusieurs semaines ou mois au Royaume-Uni, par exemple dans des entreprises locales de premier plan ou des centres de formation britanniques. C’est une occasion d’enrichir leur CV et d’acquérir une expérience professionnelle à l’international.
- Jeunes et volontaires. Erasmus ne s’adresse pas qu’aux étudiants. Des échanges de jeunes, des projets associatifs et des missions de volontariat pourront de nouveau être organisés entre la France et le Royaume-Uni. Des groupes de lycéens, de jeunes actifs ou de bénévoles pourront participer à des rencontres interculturelles, échanges scolaires ou projets culturels avec leurs homologues britanniques, favorisant l’apprentissage linguistique et le développement de compétences transversales.
- Enseignants, formateurs et personnels éducatifs. Le programme couvrira aussi la mobilité du personnel éducatif. Des professeurs, maîtres de stage, personnels administratifs ou jeunes chercheurs français pourront se rendre au Royaume-Uni pour des missions d’enseignement, de formation continue ou des stages d’observation (job shadowing). Inversement, les établissements français accueilleront de nouveau des collègues britanniques en échange, encourageant le partage de bonnes pratiques pédagogiques.
- Acteurs du sport et de la jeunesse. Erasmus comporte également un volet sportif et jeunesse. Des entraîneurs, animateurs et autres professionnels du sport ou de l’éducation non formelle pourront bénéficier de mobilités de perfectionnement au Royaume-Uni (participation à des séminaires, formations, partenariats sportifs internationaux, etc.), contribuant au dynamisme du secteur jeunesse et sport des deux côtés.

En résumé, tous les volets du programme Erasmus seront à nouveau ouverts en collaboration avec le Royaume-Uni à partir de 2027 : enseignement supérieur, éducation scolaire, éducation des adultes, formation professionnelle, jeunesse et sport. Cette reprise couvre un public très vaste: élèves, étudiants, apprentis, jeunes actifs, enseignants, formateurs, encadrants, avec une attention particulière pour élargir l’accès aux publics moins favorisés qui se sentaient jusque-là exclus de la mobilité. Le gouvernement britannique a d’ailleurs insisté sur l’importance de maximiser la participation, « y compris les groupes défavorisés », afin que chacun ait sa chance de partir.
Chiffres clés du nouvel accord Erasmus UK
- Année de réintégration : 2027. Le Royaume-Uni deviendra officiellement pays participant à Erasmus lors de l’année académique 2027/2028.
- Contribution financière : 570 millions de £ (env. 648 M€). C’est le montant que versera le Royaume-Uni pour financer sa participation sur l’année universitaire 2027-28. Un rabais d’environ 30 % a été négocié par rapport aux conditions standard, afin de tenir compte du fait que le Royaume-Uni accueillera de nombreux Européens. Ce montant sera réévalué pour la suite du programme (après 2027) sur la base d’une contribution « équitable et équilibrée ».
- Participants attendus : 100 000+ la première année. D’après les autorités britanniques, plus de 100 000 personnes (jeunes et adultes) au Royaume-Uni pourraient bénéficier d’Erasmus dès la première année de retour dans le programme. Ce chiffre inclut les étudiants, apprentis, enseignants, etc., et illustre l’ampleur des échanges prévus. En retour, des dizaines de milliers de jeunes européens sont également attendus au Royaume-Uni.
- Destination prisée avant Brexit : #1 pour les Français. Avant 2020, le Royaume-Uni figurait parmi les destinations Erasmus les plus populaires. Il était même la première destination des étudiants français entre 2014 et 2019, d’après l’agence Erasmus France. Chaque année, des milliers d’étudiants de l’Hexagone partaient ainsi en échange outre-Manche (7 155 Français en 2018, faisant du RU le 1er pays d’accueil des Erasmus français cette année-là. Le retour du pays dans le programme devrait raviver cet engouement.

Quels bénéfices pour les étudiants français ?
Pour les étudiants français, la réintégration du Royaume-Uni dans Erasmus est une super nouvelle. Concrètement, cela va leur rouvrir l’accès à un large éventail d’établissements et d’opportunités de l’autre côté de la Manche, avec le soutien financier et administratif d’Erasmus. Voici les principaux atouts à retenir :
- Fin des frais de scolarité exorbitants : Grâce à Erasmus, un étudiant français en échange au Royaume-Uni ne paiera pas de frais d’inscription dans l’université d’accueil britannique. Il continuera de payer les droits habituels de son établissement d’origine en France, et n’aura aucun supplément à régler à l’université britannique. Actuellement (hors Erasmus), un Européen doit s’acquitter des frais internationaux au Royaume-Uni, pouvant atteindre 3 à 4 fois le tarif national. Cette barrière financière disparaîtra donc pour les Erasmus. Selon les discussions en cours, les étudiants de l’UE pourraient même bénéficier d’une égalité de traitement avec les locaux autrement dit, payer les mêmes frais de scolarité réduits que les Britanniques durant leur échange. Un changement considérable qui rendra des destinations prestigieuses comme Oxford, Cambridge, Londres ou Édimbourg bien plus accessibles qu’elles ne le sont depuis 2021.
- Bourses et soutien financier : Comme pour tout séjour Erasmus, les participants percevront une bourse de mobilité pour les aider à couvrir le coût de la vie sur place (logement, transport, etc.). Ces aides, financées par des fonds européens, sont allouées selon la durée du séjour et la destination. Elles viennent en complément des éventuelles bourses nationales. Par exemple, un étudiant en Erasmus en Angleterre pourra recevoir une allocation mensuelle pour compenser le coût de la vie britannique, généralement plus élevé qu’en France. De plus, des suppléments sont prévus pour les publics spécifiques (étudiants boursiers sur critères sociaux, jeunes en situation de handicap, etc.) afin de garantir que la mobilité soit financièrement viable pour tous. L’objectif affiché est de « lever les obstacles » économiques à la mobilité, pour que partir étudier à l’étranger ne dépende pas de son portefeuille.
- Expérience linguistique et académique unique : Un séjour d’études au Royaume-Uni offre l’opportunité d’une immersion totale en anglais, langue aujourd’hui incontournable. Passer un semestre dans une université britannique permettra d’améliorer son niveau d’anglais de façon significative. C’est un atout majeur sur un CV. C’est aussi la chance de découvrir un système éducatif différent, souvent plus axé sur la recherche personnelle et le travail en petit groupe, dans des campus au riche patrimoine historique: Oxford, Cambridge, Imperial College, LSE, Edimbourg, etc., ce qui donnera accès à des enseignements d’excellence, à des méthodes pédagogiques innovantes et à des ressources académiques abondantes. Pour un étudiant français, suivre des cours dans l’une de ces institutions peut être très valorisant, tant académiquement que culturellement.


- Valorisation professionnelle : Une expérience Erasmus en Angleterre ou en Écosse constitue un véritable plus aux yeux des employeurs. Elle atteste non seulement d’une maîtrise renforcée de l’anglais, mais aussi d’une capacité d’adaptation, d’une ouverture d’esprit et d’une autonomie développée à l’étranger. Des études ont montré que les diplômés ayant bénéficié d’une mobilité internationale améliorent leurs perspectives d’emploi. Par exemple, une enquête de 2025 a révélé que les étudiants issus de milieux modestes ayant étudié à l’étranger ont un taux d’emploi cinq ans après le diplôme légèrement supérieur (70,2 %) à ceux n’ayant pas bougé (68,3 %). Au-delà des chiffres, vivre et étudier dans un contexte interculturel permet de développer des compétences transversales (communication interculturelle, résilience, adaptation) très appréciées sur le marché du travail globalisé. Un stage en entreprise au Royaume-Uni, en particulier, peut ouvrir des horizons professionnels insoupçonnés, voire déboucher sur des opportunités de carrière internationales.
- Découverte culturelle et réseau international : Partir au Royaume-Uni, c’est aussi l’occasion de découvrir une culture riche et diverse, d’élargir ses horizons personnels et de tisser des liens d’amitié avec des jeunes du monde entier. Que ce soit en participant à la vie étudiante des campus britanniques, en rejoignant des associations locales, ou en vivant au quotidien dans une ville anglaise, galloise ou écossaise, les étudiants français en retireront une expérience humaine inoubliable. Beaucoup d’anciens « erasmus » décrivent leur séjour comme un temps fort de leur jeunesse, qui leur a permis de gagner en confiance et en ouverture d’esprit. De plus, l’accueil à nouveau d’étudiants britanniques en France profitera tout autant aux campus français, en multipliant les échanges linguistiques et culturels. En renouant avec Erasmus, on peut s’attendre à voir refleurir sur les universités françaises et britanniques une atmosphère cosmopolite et bouillonnante d’idées, propice aux « amitiés durables » évoquées par la présidente de la Commission européenne.
En gros, le retour du Royaume-Uni dans le programme Erasmus va redynamiser la mobilité étudiante entre la France et le monde anglophone. Les étudiants français, qui étaient nombreux à rêver d’une expérience à Londres, Oxford ou Édimbourg, peuvent à nouveau intégrer le Royaume-Uni dans leurs projets d’échange ou de stage à l’étranger !
Mon expérience Erasmus (mais en Roumanie)
Pendant l’année scolaire 2008-2009, j’ai pu bénéficier du programme Erasmus (études d’abord et stage professionnel par la suite) et c’était une expérience vraiment très enrichissante. Je suis partie un an à Cluj-Napoca en Roumanie. Il y a pas mal de formulaires à remplir avant de pouvoir partir et un processus de sélection car les places sont limitées; surtout pour les destinations les plus prisées, mais je garde un très bon souvenir de cette année universitaire et des amis qui sont encore là 17 ans plus tard. Ironie du sort: partir là-bas m’a permis d’apprendre le roumain ce qui m’a ensuite permis de décrocher mon premier poste à Londres. Allez savoir où vous emmènera votre aventure Erasmus ! Cliquez ici our redécouvrir mes articles sur la Roumanie.
Et vous, avez-vous eu l’occasion de tenter l’expérience ? Où ça ?
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