Je voulais faire repartir la catégorie “Portraits d’expats” du blog qui consiste à rencontrer quelqu’un qui vit à l’étranger, des étrangers qui vivent en France (ça marche dans les deux sens) et des gens dont le quotidien est lié à la vie à l’étranger. Je vous propose aujourd’hui de rencontrer Sonia qui est psychothérapeute spécialisée dans les questions liées à l’expatriation. Vous pouvez aller lui dire bonjour directement sur son compte Instagram ou son site internet: https://sonia-trembacz.fr/.
Disclaimer: cet article est assez long…allez vous faire un café et posez-vous tranquillement pour découvrir les réponses de Sonia à mes questions: c’est très instructif quel que soit le stade où vous en êtes dans votre expatriation. Sinon, vous pouvez accéder directement aux sections qui vous intéressent en cliquant sur les liens ci-dessous.

Table des matières
1. Ton parcours
Parle-nous de ton parcours et de ta spécialité.

J’ai mis un peu de temps avant d’arriver à la thérapie : j’ai commencé par travailler plusieurs années dans les achats en grande distribution. Puis j’ai eu un déclic pendant le confinement où je me suis rendue compte que vraiment ce n’était plus possible de faire un métier qui ne me correspondait pas !
Lors de ma reconversion, j’ai eu le temps de beaucoup voyager et notamment seule. J’ai pu faire connaissance avec beaucoup de voyageurs longue durée et des expatriés très inspirants. J’ai ensuite rencontré mon partenaire actuel qui est Berlinois, lors d’un voyage solo. J’ai pu alors commencer à vivre un quotidien d’expatriée à Berlin et en vivant cette expérience, j’ai effectivement constaté que les expatriés avaient besoin de thérapie pour affronter cette aventure !
Quelles sont, selon toi, les particularités des défis émotionnels ou psychologiques auxquels les expatriés font face ?
Chaque problématique qu’une personne “classique” rencontre est décuplée pour une personne qui vit une expatriation, de par l’éloignement, l’intensité de la vie d’expatrié, la solitude, la barrière culturelle etc.
Je divise souvent les défis rencontrés en 2 catégories :
- La connexion à soi : tout ce qui concerne notre relation à nous-même. Elle est souvent mise au centre pendant l’expatriation car c’est une expérience qui nous force à repartir de zéro et est donc synonyme de beaucoup de remise en question. Si on s’expatrie seul, on va avoir du temps avec soi comme jamais on en a eu ! C’est un moment rare qui permet de tout remettre en perspective.
- Les relations avec les autres : que ce soit les relations amicales, familiales ou encore amoureuses, là aussi l’expatriation les porte à un autre niveau. Tout est plus intense loin de son pays d’origine : les amitiés se nouent très rapidement et deviennent encore plus essentielles qu’avant, se séparer de son ou sa partenaire peut décider la suite de notre expatriation et les relations familiales peuvent s’apaiser ou au contraire s’envenimer.

As-tu toi-même été expatriée ? Si oui, comment cette expérience a-t-elle influencé ta pratique ?
Je vis la moitié du temps à Berlin avec mon conjoint Allemand, j’ai aussi le plaisir de connaître le quotidien d’une relation binationale. Berlin n’est vraiment pas ma ville de coeur et j’arrive à l’apprécier du mieux que je peux la moitié du temps. J’ai d’ailleurs eu un choc culturel d’environ 8 mois avec Berlin, sans y être tout le temps..!
Cette vie d’expatriée est une réelle source d’inspiration car toutes les problématiques que je rencontre sont communes aux autres expatriés, voire encore pire car eux sont là tout le temps ! Avoir rencontré les mêmes défis que mes clients me permet une empathie encore plus grande mais également de les rassurer : d’autres personnes sont passées par là et ont réussi à en sortir. En revanche, je ne pousse pas forcément la méthode spécifique qui m’a permis de dépasser l’épreuve, tout le monde est différent et j’adapte la thérapie à chaque situation.
2. Les défis des expatriés
Quel genre de problèmes/questions tes patients expatriés partagent-ils avec toi ?
L’expatriation fait naître de nombreuses problématiques qu’on n’aurait pas forcément rencontré dans un autre contexte.
Avant le départ : réussir à sauter le pas pour s’expatrier et partir pour les bonnes raisons, lever les freins, gérer les appréhensions de sa famille, se préparer au choc culturel
A l’arrivée : faire le deuil de son ancienne vie, éviter le surmenage car on veut tout mettre en place très vite, la déprime qui peut arriver automatiquement car c’est un gros changement, la solitude car il faut du temps pour développer des amitiés, le choc culturel plus présent qu’on ne le pensait
Pendant l’expatriation : avoir une communication saine avec ses proches dans son pays d’origine, arriver à se “trouver” dans cette nouvelle vie, faire le deuil des amitiés des expatriés qui repartent et gérer la solitude associée, trouver une ou un partenaire en sachant que chacun a des objectifs personnels pour son expatriation et que les cultures peuvent être différentes… La liste est longue !
Au retour : anticiper le retour, faire le deuil de sa vie d’expatrié, ne pas retomber dans les “moules” dans lesquels on nous avait mis avant et vraiment assumer qui l’on est, faire vivre sa culture d’expatriation dans son pays d’origine
Ces listes ne sont pas exhaustives tant les problématiques sont variées ! L’expatriation chamboule, mais souvent pour le meilleur.
Comment le fait de vivre entre deux cultures peut-il affecter l’identité et le sentiment d’appartenance ?
Souvent les expatriés qui ne sont pas en phase avec la culture de leur pays d’origine (ce qui est totalement ok !) se sentent multiculturels. Bien sûr ils ont des influences de leur nationalité de base, mais apprécient aussi beaucoup d’éléments de leur nouvelle vie, peuvent également s’inspirer de la nationalité de leur conjoint si c’est un couple binational etc.
Ils vont alors rechercher des amis dans le même cas, car les personnes qui ne vivent pas cette situation ne sont pas à même de vraiment les comprendre. Le retour à la vie dans leur pays d’origine n’est alors souvent pas vraiment envisageable car ils retourneraient dans une case qui ne leur correspond plus. Ils sont généralement ouverts à découvrir beaucoup de nouvelles cultures et à s’expatrier dans différents pays pour vivre de nouvelles aventures, et ainsi se connaître encore davantage.
Quels sont les impacts psychologiques de l’isolement ou de la solitude que peuvent ressentir certains expatriés ?
C’est souvent un gros choc : il est rare que dans leur anxienne vie, les expatriés aient réellement connu la solitude. Là, à l’autre bout du monde, ils se retrouvent seuls face à cette nouvelle vie qu’ils doivent construire. Il y a en plus souvent un double challenge : ce n’est pas parce-qu’ils ont enfin trouvé un groupe d’amis, que ces personnes vont rester aussi longtemps qu’eux. Ils font alors face à une nouvelle expérience rarement vécue : faire le deuil d’un ami qui repart dans son pays d’origine, ce qui bouscule du coup le quotidien en laissant un grand vide. La solitude peut donc arriver à n’importe quel moment de l’expatriation, si le groupe d’amis n’est pas régulièrement renouvellé.
Certains expatriés sont même totalement découragés et décident de juste compter sur leurs amis dans leur pays d’origine pour ne plus subir toutes ces montagnes russes et déceptions. Ils préfèrent alors un quotidien solitaire centré sur eux-même.
Comment les expatriés peuvent-ils gérer le stress ou l’anxiété liés à l’adaptation à un nouveau pays ?
L’expatriation est une grosse sortie de zone de confort pour tout le monde, donc il est normal que le mental panique, lui qui déteste le changement ! C’est d’ailleurs commun de faire une petite dépression à l’arrivée, justement liée justement à ce changement de vie si brutal.
Il faut se fixer des attentes réalistes en arrivant : se créer une nouvelle vie prend du temps et forcer ne sert à rien, surtout au début alors que le mental est en train de faire le deuil de l’ancienne vie qu’il a connu. Il faut essayer d’y aller le plus tranquillement possible, étape par étape, une fois sur place.
C’est au contraire le moment où il faut prendre le plus soin de soi. L’idéal est de trouver des activités qui baissent l’activité du système nerveux. Selon les personnes et le dégré d’anxiété ça peut être le sport, prendre un bain, faire une activité créative, écouter de la musique, chanter etc.
Vois-tu des différences dans les défis rencontrés par les expatriés de longue durée par rapport à ceux qui vivent des expatriations plus courtes ?
Les expatriés de longue durée vont souvent s’enfermer à nouveau dans une zone de confort qu’ils avaient dans leur pays d’origine : ils vont avoir à nouveau peur du changement, ne plus voir d’autre option que de rester alors que leur vie ne leur plaît plus spécialement etc. Ils vont finir par vivre les même problématiques qu’ils vivaient dans leur ancien pays, mais juste depuis un autre endroit. Pour eux, le retour est alors un challenge encore plus gros que le départ.
Les expatriés sur une période courte vont davantage avoir des problématiques de pression liées à la durée de leur séjour : il faut vite se faire des amis, tout visiter, tout apprécier très rapidement. Ils ne se laissent pas le temps de s’adapter ! Ils ont tendance à voir leur expatriation comme un long voyage et ne vont alors pas se méfier des problématiques liées spécifiquement à l’expatriation.
3. La famille et les relations
Quels conseils donnes-tu aux familles expatriées pour gérer les changements liés à une expatriation ?
L’expatriation en famille peut être un challenge supplémentaire car les enfants peuvent ne pas voir l’intérêt de ce changement de vie. Le changement de quotidien va être brutal et ils vont perdre tous leurs repères, alors qu’ils n’ont souvent rien demandé. Il est important de préparer l’expatriation ensemble, d’en faire un projet familial et de ne laisser personne sur le côté. Tout le monde doit s’informer, s’enthousiasmer (le plus possible) et se préparer au choc culturel. Il faut préparer ça comme une belle aventure familiale.

La communication honnête est à privilégier : les adultes comme les enfants ont des doutes et tout le monde doit se sentir à l’aise de les partager, car bien entendu l’expatriation n’est pas non plus un rêve éveillé. Les ressentis de tous les membres de la famille doivent être écoutés : il est important de ne pas balayer les doutes des enfants par exemple, ils doivent se sentir compris même s’ils ne sont pas les maîtres de la décision.
Comment les couples expatriés peuvent-ils préserver leur relation face aux pressions d’une expatriation ?
L’expatriation est effectivement un gros bouleversement dans la vie d’un couple qui part ensemble. Le partenaire devient alors au début le seul pilier dans un environnement inconnu et ce rôle peut être lourd à porter.
Encore une fois la communication est clé : depuis la toute 1ère intention de partir, il est important de partager tout ce qu’on a en tête pour ne pas finir par exploser au bout d’un moment. De plus, il y a généralement un conjoint plus “moteur” dans cette expatriation que l’autre. Celui-ci doit faire d’autant plus attention à l’autre.
La clé d’une communication efficace est de rester en dehors du triangle des relations toxiques (triangle de Karpman) et de ne communiquer :
- Ni en Victime : se plaindre, s’appitoyer sur son sort
- Ni en Persécuteur : dévaloriser, donner des leçons voire agresser les autres
- Ni en Sauveur : vouloir prendre soin de l’autre à tout prix en lui enlevant toute liberté
Il faut rester en Adulte : l’Adulte pose des questions, présente les choses de manière factuelle, ne juge pas et ne blâme pas les autres ! Il parle de lui et de ses ressentis à la 1ère personne.
Chaque partenaire doit se sentir en sécurité de partager tous ses sentiments et pensées, même les plus négatifs, en sachant qu’ils seront écoutés avec empathie. La joie de l’expatriation ne doit en aucun cas couvrir la réalité des émotions.

Quels défis spécifiques les enfants d’expatriés (ou third culture kids) peuvent-ils rencontrer ?
Être enfant d’expatrié est une situation particulière qui peut troubler sur certains aspects. Les enfants peuvent avoir un sentiment d’appartenance flou, et d’ailleurs oublier ou rejeter leur 1ère langue qu’ils ne parlent pas au quotidien. Ils ne s’identifient plus vraiment à leur ancien pays, et pour autant sont différents des autres enfants locaux.
Les relations avec la famille dans leur pays d’origine est également plus complexe : ils les voient peu et peuvent avoir des difficultés de communication avec eux. Ils s’éloignent également de leur culture d’origine et peuvent avoir du mal à réaliser qu’ils appartiennent à leur famille non expatriée. Ils peuvent d’ailleurs avoir un choc culturel inversé en rentrant dans leur pays d’origine pendant les vacances : leur quotidien a tant changé !
Il est important que les third culture kids aient un réel espace pour s’exprimer, notamment concernant ces difficultés et qu’ils puissent être réellement écoutés dans leurs problématiques.
4. Le processus d’adaptation
Quels sont les meilleurs outils ou stratégies pour s’intégrer à une nouvelle culture sans perdre son identité d’origine ?
L’idéal est de se préparer à l’avance et de se renseigner au maximum sur la culture. Notamment sur toutes les différences qui nous “choquent” et vont nous bouleverser à coup sûr. Une fois sur place, il faut être dans l’ouverture d’esprit : oui la culture sera différente de la nôtre, et oui on a souvent l’impression que la nôtre est la meilleure. Poser des questions aux locaux pour comprendre la signification derrière telle ou telle différence culturelle est aussi intéressant pour passer au-delà des a prioris.
Le but en s’intégrant à une nouvelle culture n’est pas non plus de perdre son identité et les choses qu’on aime de notre culture. Il faut garder ce qu’on apprécie et qui peut s’adapter à notre nouvelle vie d’expatrié tout en intégrant la culture du nouveau pays. Ca peut-être par exemple au niveau de la nourriture, du style de décoration de son appartement etc.
Quelle est l’importance de maintenir des liens avec son pays d’origine tout en s’intégrant dans un nouveau pays ?
Si l’expatriation est temporaire, maintenir ce lien est essentiel. Bien qu’il soit important de s’imprégner de la culture du pays d’expatriation pour y vivre au mieux, lorsque le temps du retour arrivera il faudra être suffisamment flexible pour retourner dans une culture dans laquelle on a pas vécu depuis quelques temps. Le but n’est pas de faire un rejet de notre culture d’origine pour ensuite y être replongé avec horreur lors de l’impatriation, alors qu’on avait tant aimé la culture du pays d’expatriation. Par contre il est totalement possible de découvrir qu’on a beaucoup plus d’affinités avec la culture de notre pays d’expatriation ça arrive d’ailleurs très régulièrement. Dans ce cas il faudra faire un savant mélange du meilleur des 2 cultures.
Si l’expatriation est définitive, le lien peut être plus faible mais doit idéalement quand même être un peu présent si nous avons de la famille dans notre pays d’origine. Eux auront probablement du mal à comprendre ce changement total de culture, alors un petit lien reste important.

Quels sont tes conseils pour surmonter le choc culturel inversé lors du retour au pays d’origine ?
L’impatriation est autant à préparer, voire plus, que l’expatriation ! C’est souvent un réel choc, car si l’expatriation s’est bien passée, on a généralement bien changé : on s’est reconnecté à soi-même, à ce qu’on aimait réellement, on a rencontré des personnes qui nous correspondaient etc. Et surtout l’expatriation permet de repartir de zéro sans la pression (même inconsciente) de nos proches, et donc de sortir des cases dans lesquelles nos proches nous mettaient. Quand on s’est enfin émancipé de tout cela, y retourner peut s’avérer être très difficile.
Si c’est possible, prendre le temps de faire un bilan aide : “comment j’étais avant VS comment j’ai changé ?” et “comment était ma vie VS comment est-elle maintenant ?”. Qu’est-ce que je garde et qu’est-ce que je jette ?
Si vous avez totalement changé de hobbies, de carrière, de type d’amis ets, avez-vous envie de continuer sur cette lancée dans votre pays d’origine ? Cela vaut le coup de prévenir vos proches des changements pour maintenir votre cap ! Car il est très facile de retomber dans ses anciennes zones de confort et d’annuler tous les progrès faits en expatriation.
5. La thérapie et le bien-être
À quel moment un expatrié devrait-il envisager de consulter un thérapeute ?
Beaucoup de personnes attendent d’être au plus mal avant de consulter, ce que je ne recommande pas spécialement. Le stress d’aller mieux est alors beaucoup plus grand et la thérapie plus longue car les problématiques sont forcément plus complexes.
Je dirais que l’idéal serait de consulter dès lors que des difficultés surviennent et qu’elles paraissent compliquées à surmonter seul, que ces problèmes commencent à rester en tête et à impacter la tranquillité du quotidien. Cela peut commencer avant l’expatriation pour s’assurer qu’on fait le bon choix et pour partir sans stress, en passant par l’épanouissement sur place et pour finir l’accompagnement au retour, très difficile à vivre pour beaucoup d’expatriés.
Quels sont les bienfaits spécifiques de travailler avec un thérapeute spécialisé dans les problématiques d’expatriés ?
Bien entendu la plupart des thérapeutes savent s’adapter, mais la compréhension de la situation et l’empathie sont différents lorsqu’il s’agit de quelqu’un qui est spécialisé dans l’expatriation. La relation thérapeute-client se créé rapidement et l’expatrié se sent en confiance pour aborder des sujets spécifiques à sa situation d’expatrié dont il n’ose pas discuter avec ses proches restés dans son pays d’origine.
La thérapie est totalement adaptée aux problématiques et au statut bien spécifique des expatriés, ce qui permet d’avancer plus vite et de déculpabiliser les expatriés sur beaucoup de points. Il est plus facile de diagnostiquer les problématiques et de proposer des outils adaptés.
6. La vie quotidienne des expatriés
Quels sont tes conseils pour cultiver une résilience émotionnelle en tant qu’expatrié ?
L’expatriation doit être préparée du mieux que possible, et presque tournée sous un angle négatif lors des recherches. Plus on sait à quoi s’attendre, moins on est surpris et moins le choc culturel est fort.
Ce qui bloque l’adaptation c’est de s’accrocher à nos attentes et de refuser d’accepter la nouvelle réalité telle qu’elle est. Une fois qu’on a compris que c’est nous qui devons changer, car le pays ne va pas changer pour nous, tout prend une autre tournure. Il faut se demander: “comment améliorer cet aspect de ma nouvelle vie, en prenant en compte le fait que X paramètre ne peut pas bouger”.
Je te donne un exemple : j’ai longtemps été énervée que Berlin ne soit pas une belle ville comme Paris que j’adore. Après avoir été bien frustrée et avoir vu que Berlin n’allait pas se transformer comme par magie, j’ai essayé de voir la ville sous un autre angle : qu’est-ce qui est vraiment “Berlin” et qui me dépayse quand je le vois ? Tout d’un coup les tags et les immeubles d’après-guerre paraissaient plus intéressants. Je me suis aussi renseignée sur l’histoire de la ville et de son architecture.
Selon toi, comment les expatriés peuvent-ils trouver un équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle dans un nouveau pays ?
En expatriation la vie professionnelle peut prendre une place importante, notamment si on est envoyé pour un travail spécifique ou encore si on ne connaît pas grand monde à notre arrivée.
Pour s’assurer une vie bien équilibrée et saine, il est fondamental de développer et d’équilibrer ses différents “piliers de vie” : l’amitié, les loisirs, la vie professionnelle, la famille etc. Même si le travail semble être la priorité numéro 1 dans cette expatriation, il faut prendre le temps d’enrichir les autres piliers, notamment l’amitié et les loisirs qui sont importants pour la santé mentale. On peut s’inscrire à des activités, des rencontres entre locaux ou expats etc. Il est nécessaire d’avoir des moments dédiés à la détente en dehors du travail.

As-tu des recommandations pour créer un réseau de soutien solide en tant qu’expatrié, même en terrain inconnu ?
Il est plus ou moins facile selon les pays et villes de faire des rencontres, mais voici mes conseils :
- Regarder tous les groupes Facebook consacrés à l’endroit : y en a-t-il pour faire des rencontres ? Il en existe souvent pour des personnes qui aiment un hobbie spécial par exemple. Ne pas hésiter à poster dedans, beaucoup d’autres personnes sont dans le même cas et cherchent des amis !
- S’intéresser aux associations type “Accueil – nom de la ville”. Ils organisent souvent des évènements pour rencontrer du monde
- Repérer les quartiers d’expatriés (ou non ! Selon qui on cible) et s’inscrire à des activités
- Ne pas hésiter à contacter des personnes qui y habitent sur instagram pour faire connaissance, elles peuvent avoir des recommandations précises, voire devenir des amis !
Rencontrer des personnes en expatriation est une expérience géniale : loin de notre pays d’origine on est beaucoup plus à même de montrer qui on est réellement et donc d’attirer des personnes qui correspondent à notre personnalité actuelle.
Crédit photo: Canva/Gemini